Le dispensaire d’Am Sénéna a fonctionné régulièrement tout au long de l’année 2008, mis à part le temps où nous avons été évacués pour raisons politiques et une ou l’autre semaine où j’ai été en déplacement (aide à Abéché, enseignement des femmes à Ba-Illi, vacances), Hanna ayant alors assuré les soins d’urgence.
Il y a toujours deux matinées de consultation par semaine avec une fréquentation variable de 10 à 30 familles, donc environ entre 20 et 80 personnes soignées par matinée. En cas d’urgence (brûlures, blessures), les malades sont soignés à tout moment. Les maladies les plus fréquentes sont des problèmes digestifs ou respiratoires chez les enfants, le paludisme après la saison des pluies, des maladies de peau, des plaies à soigner, ainsi que les rhumatismes chez les personnes âgées. Il y a également des consultations préventives (pesée pour les bébés de petit poids, conseils aux femmes enceintes,…) et les mamans sont fortement encouragées à faire vacciner leurs enfants à l’hôpital de Farcha, à 3-4 km d’ici, en suivant les directives nationales pour le calendrier de vaccination.
Depuis quelques mois, nous fabriquons de la farine de bouillie enrichie à base de mil, de haricots, et d’arachides et nous la vendons à un coût modique. Cela aide les mamans et les encourage à donner de la bouillie à leurs enfants.
J’ai commencé à établir des carnets de santé pour chaque patient, ce qui permet un meilleur suivi. Cela prend du temps pour convaincre les gens de la nécessité d’apporter à chaque fois leur carnet afin de connaître les traitements précédents, mais petit à petit, cela rentre maintenant dans les habitudes de la plupart des gens.
Les démarches tentées pour faire reconnaître le dispensaire au niveau de la délégation sanitaire n’a pas réellement abouti, la personne rencontrée désirant un agrandissement conséquent avec laboratoire,… ce qui n’est ni dans nos possibilités, ni dans nos intentions, et cela ne nous semble pas nécessaire non plus, vu qu’il y a l’hôpital à 3-4 km et qu’un autre hôpital privé est en train d’être construit dans un village voisin à environ 2 km. Notre but est simplement d’avoir un centre de soins de base à un prix abordable pour les gens d’Am Sénéna et des villages avoisinants.
Au niveau des commandes de médicaments, je vais essayer de faire la commande avec les centres de santé. Cela permettrait de faire une commande trimestrielle, plus pratique que la commande annuelle. Durant l’année, j’ai été amenée à acheter au Cameroun et au Tchad quelques médicaments qui manquaient.
Depuis le mois d’octobre, une femme tchadienne m’aide au dispensaire, surtout remplir les carnets, compter et couper les médicaments, donner des conseils aux mamans, peser les enfants,… elle a un très bon contact avec les femmes et son aide m’est précieuse.
Le travail du dispensaire me permet d’avoir de bons contacts avec les gens du village et cela les aide au niveau des soins à un coût abordable, ce qui est bien utile, vu les moyens limités de certaines familles. Merci beaucoup à Raid Afrique Développement pour l’aide importante que vous apportez dans ce travail, nous apprécions beaucoup cela !