Histoire de la brousse
Actuellement nous suivons 80 orphelins qui viennent de la brousse. Nous profitons d’aller les visiter encore, quand la situation du pays le permet. Au mois de mars nous sommes partis 2 jours vers le sud, en direction de Chokoyan. Les visites sont effectuées hors saison des pluies car les pistes y seraient impraticables, les fleuves asséchés pendant la saison chaude sont remplis d’eau et les ponts n’existent pas.
Avant de partir cela nécessite une logistique appropriée et de qualité : prévoir assez d’eau (car l’eau en brousse se fait rare et nous provoque des maladies) nourriture, outillage de mécanique pour la voiture si crevaison ou autre problème technique…
Nous rencontrons sur les pistes de nombreuses portions sableuses ce qui nécessite une voiture adaptée.
Nous avons visités 6 orphelins de 3 mois à 16 mois. En brousse nous ne rencontrons pas de panneaux de direction, donc pour chaque village nous devons demander aux gens que nous rencontrons sur le chemin. Parfois les données sont faussées et même parfois les chemins sont tellement escarpés, entretenue seulement pour le passage des ânes !! que nous devons soit, rebrousser chemin ou prendre le risque d’y aller. Heureusement jusqu’ici nous n’avons pas rencontré de problèmes graves.
Il faut préciser que nous avons un très bon chauffeur Tchadien qui connaît bien où la voiture est susceptible de passer ou non.. ! Sur la route il n’est pas rare de croiser une faune sauvage comme des gazelles, des singes et différentes sortes d’oiseaux, ainsi que des chameaux qui appartiennent aux nomades. Le paysage est aride, de temps en temps nous croisons des manguiers.
La visite des orphelins a été pour la plupart encourageante. Un d’entre eux, un bébé de quelques mois est accroché au sein de sa grand-mère qui elle-même à encore un peu de lait !
Un autre tellement surpris de notre visite, pleure. Concernant l’un d’entre eux nous découvrons une otite ce qui n’est pas rare en brousse due à la sécheresse, le sable et le vent. Nous emmenons toujours avec nous une caisse de médicaments pour eux au cas ou ils auraient besoin d’un traitement médicamenteux.
En brousse les dispensaires sont parfois à quelques heures de marche ou à dos d'âne du village. La difficulté d'accessibilité aux soins provoque beaucoup de décès d'enfants.
Pour cette orpheline nous la traitons donc avec des antibiotiques :
Il y a plus de 130 langues parlées au Tchad, ce qui crée parfois des problèmes de communications ! La plupart des gens en brousse, et surtout des femmes, sont analphabètes et ne comprennent pas l’arabe. Il faut donc répéter et faire répéter le bon usage des médicaments et à quelle quantité les donner…
Nous leur donnons les médicaments dans des cornets en papier et notons avec des points le nombre de médicaments à donner par jour. Parfois lorsqu’ils remarquent que cela va mieux ils ont tendance à arrêter le traitement, donc il faut toujours insister qu’ils doivent les prendre jusqu’au bout.
C’est toujours des sorties fatigantes physiquement mais nous sommes toujours réjouis et eux aussi de mieux les connaître et voir leur lieu d’habitation parfois rudimentaire, pour mieux comprendre leur culture et leur vie difficile (chaleur, point d’eau éloigné, alimentation pas variée, la mort toujours pas loin…) et pouvoir apprécier par la suite notre confort qui est luxe pour eux.
