Orphelinat Bakan Assalam Abéché, le 10 /10/06

BP 24, Abéché

Tchad

ACTIVITES DE LA SMI

Cette année nous avons eu beaucoup de problèmes d’allaitement. Nous suivons ces femmes pendant 6 mois. A partir du 4ème mois nous leurs expliquons comment faire la bouillie à leurs enfants. C’est parfois difficile de leur faire comprendre le changement d’alimentation car elles pensent que le lait est suffisant. La raison pour laquelle les femmes n’ont pas trop de lait maternel est souvent due à l’anémie et au nombre d’enfants très rapprochés.

Cette année nous avons accueillis des enfants malnutris par manque de suivi et négligence de la maman. Il est donc essentiel de leurs faire prendre conscience de ce problème. Chaque mercredi une femme Tchadienne effectue la démonstration de la bouillie que les enfants mangent ensuite sur la natte. Les explications, la distribution de bouillie à un prix dérisoire, l’éducation par rapport à l’hygiène, la distribution d’un traitement adapté ne suffisent malheureusement pas. Aussi le nombre d’enfants abandonnés est en constante augmentation. Encore à ce jour nous accueillons le 4^ème enfant jeté par la mère qui à filée entre les doigts des autorités !.. cet enfant, c’est une femme présente au marché qui l’a récupéré. Nous sommes découragé de voir que les autorités ne font rien, cela montre aussi l’injustice et la corruption…

Maintenant que la saison de pluie se termine, les orphelins de brousse reviennent doucement. Nous sommes satisfait de leur état de santé et de voir combien les familles s’occupent bien de ses enfants.

La plupart des broussards, viennent tout de même avec toujours un risque sur la route. Vue l’insécurité du pays, il y a des coupeurs de routes, des rebelles et beaucoup de militaires, donc les familles parfois ne ramènent pas les enfants mais nous les comprenons et trouvons ainsi des solutions de suivie différentes.

Par rapport aux prématurés, les familles sont très engagées lorsque nous les suivons toutes les 2 semaines en consultations, mais après un certain temps , ils relâchent leur enthousiasme… commence alors une bataille pour la survie de l’enfant.

Pendant le suivi des orphelins, des prématurés, des malnutris, nous sommes exigeantes et suivons de près la couverture totale de vaccinations. Cette année nous n’avons eu aucun cas de rougeole, ni de tétanos ou de méningite, de coqueluche, ni de tuberculose.
Nous avons eu quelques cas de maman décédées du Sida mais les enfants ne présentent pour l’instant aucun symptôme.

Concernant les visites en brousses et en ville :

Depuis le mois d’avril nous ne sommes pas sorti due à l’insécurité des routes et de la présence des rebelles et des forces Tchadiennes.

Cette année nous avons effectué 2 sorties, une de 3 jours vers Abdi et Abkar et l’autre de 2 jours plus vers le nord Chokoyan qui à été interrompue par l’arriver des rebelles à la capitale.

Lors de notre voyage vers Abdi et Abkar les familles ont été très accueillantes car elles connaissent aussi la difficulté de venir jusqu'à elles. Elles sont très touchées de notre engagement et de l’amour que nous

portons envers les enfants. Souvent elles nous déplient leur plus belle natte, nous offrent (même si ce sont les derniers), des poules vivantes ou des œufs, des mangues…immédiatement nous recevons de l’eau servie dans un koro (récipient en métal), du chai (thé noir), des fangasus (genre de beignet signe de richesse pour eux car baigné dans l’huile !).

Pour aller dans les villages nous devons traverser plusieurs waddi (lit d’un fleuve), très sablonneux et donc difficiles à traverser. Il nous est arrivé d’être ensablé sur le chemin.

La situation dans les villages n’est pas facile. Les gens vivent dans des conditions parfois très primitives, c’est pourquoi, par manque de moyen financier ou de locomotion ils ne peuvent pas tous venir comme ils veulent à l’orphelinat. Lorsque nous reconnaissons les difficultés de ces familles nous les soutenons par le financement du voyage, par la donation de mil ou autre nourriture ainsi que des habits. Nous constatons que la plupart des familles connaissent la valeur du lait et de ce fait prennent bien soins de ses boîtes de lait et ne les gaspillent pas. Ils s’excusent même après le voyage si éprouvant que la boite de lait est un peu déformée.. !

Nous constatons aussi l’amour donné par les parents d’accueil à des enfants orphelins mais nous avons aussi des cas ou cela se passe mal. Par exemple en ce moment nous prenons en charge un orphelin : Hissen, pour qui la famille le tient pour coupable de la mort de sa maman. De ce fait personne ne veut le prendre car ils pensent que cet enfant amènera le malheur… C’:est à nous de gérer au mieux la situation pour cet enfant.

Les visites des orphelins nous aident à avoir un meilleur impact dans la famille qui améliore notre relation avec eux. Ainsi nous pouvons avoir une meilleure approche de l’enfant car nous comprenons mieux le contexte et la situation de vie.

Actuellement les visites en ville sont stoppées à cause du Ramadan. Le jeûne est une période difficile même parfois pour les enfants qui malgré eux doivent en supporter les conséquences car certaines mamans font le jeûne aussi donc il n’y a plus de lait maternel. Mais dans ces cas nous sommes fermes et n’acceptons pas cette situation. Parfois les mamans comprennent et arrêtent alors le Ramadan pour le rattraper plus tard.

Médicaments et laits financés par Raid Afrique Développement :

Concernant la distribution de médicaments, nous les utilisons à bon escient pour les hospitalisations des enfants à la pouponnière. Parmis eux ce sont la plupart des orphelins.

Concernant le lait spécial, nous constatons cette année une augmentation importante d’enfants intolérants aux protéines de lait de vache, ce qui à pour conséquence une augmentation marquée de la quantité de lait spécial comme AL110 et Alfaré. Situation délicate car nous avons besoin de beaucoup de lait sans protéines de lait de vache et ce sont surtout les familles de brousse qui en bénéficient. Sans ce lait la mort de leurs enfants serait certaine.

STATISTIQUES

Admissions d’orphelins à la SMI de janvier à septembre en 2006

Actuellement, nous suivons 75 orphelins, dont 60 en brousse et 15 en ville.