De retour d’un long
séjour en brousse, nous sommes ravies de vous faire part des travaux
que nous avons pu suivre durant juillet et qui s’achèveront courant
septembre.
Tout d’abord, ce fut un immense plaisir de retrouver les membres du
comité RAD Sénégal, fidèles à leurs engagements, avec qui nous nous
sommes rendues dans les villages de N’Gouye Diarraf et N’Dior en taxi
brousse !
L’école de N’Gouye Diarraf :
A notre arrivée, un accueil triomphal nous était destiné. Toute la
population s’était rassemblée au rythme de d’jembés et de danses
effrénées, témoignant ainsi leur reconnaissance. Quel spectacle !
Les briques pour la construction du mur étaient prêtes et séchaient au
soleil. Il avait fallu plus d’un mois pour les confectionner une à une
et la collaboration de chacun s’avérait indispensable : les uns
s’étaient engagés pour amener le sable, les autres fournissaient l’eau,
les femmes préparaient à manger et les enfants se bousculaient à la
tâche en chantant à tue-tête !
Nous avons eu l’honneur de poser la première brique dans la tranchée et
après quelques semaines déjà l’école et les sanitaires prenaient forme !
Durant notre séjour nous avons visité chaque famille et abordé avec elles divers sujets de façon constructive.
Les membres de RAD Sénégal devaient rester encore jusqu’à la fin des
travaux pour aider les ouvriers à terminer le toit et les peintures
intérieures.
Le dispensaire :
Aidées par notre équipe sénégalaise nous avons acheté et acheminé les
panneaux solaires depuis Dakar afin d’en prévoir la pose dans cette
même période.
Un technicien a fait le déplacement depuis la capitale et effectué l’installation de ces panneaux de façon exemplaire.
Le 12 juillet restera probablement une date que nul n’oubliera lorsqu’à
la tombée du jour la lumière a inondée la case de santé…. ! Les enfants
aux yeux remplis de surprise accouraient de tout côtés de même que les
hommes et les femmes revenus des champs mais les plus craintifs
restaient à distance !
Guéda, seul responsable des soins de la région, était là bien sûr
certes très ému ! Plein de bonne volonté il essayait d’apaiser les maux
de chacun… mais comment faire lorsque l’on ne possède aucune formation
et trop peu de moyens ?
Nous avons eu l’occasion d’assister ensemble à plusieurs consultations,
de même avec les matrones pour les accouchements et apporter ainsi
quelques conseils qui nous semblaient de toute importance..
Nous avons ensuite rencontré le responsable du comité de santé lui
demandant de contacter les autorités sanitaires afin d’envoyer au plus
vite un infirmier qualifié pour gérer le dispensaire. Guéda pourrait
alors l’assister.
N’Dior :
Presque au bout du monde, lorsqu’on s’y rend à dos d’âne ou à pied !!!
Mais quel bonheur de retrouver ce petit village tranquille et sa noble tribu Peulh !
Quelle joie aussi de revoir les femmes près du puits, affairées à la
lessive leur bébé dans le dos et nous accueillir de leur sourire
éclatant !
Ah, mais ce n’est pas tout ! le chef du village avait réuni tout le
monde sous l’arbre aux palabres afin d’honorer notre présence et nous
remémorer la belle histoire du puits !…
Puis le comité de femmes s’est exprimé quant au projet futur d’un moulin à mil.
Ce sont les femmes qui pilent le mil chaque jour en plus des autres charges familiales…
L’installation d’un moulin à céréales les déchargerait de ce travail et
leur permettrait d’instaurer un système de micro-crédits. C’est à dire
que chaque personne payerait pour moudre son grain et le comité de
femmes gèrerait les revenus. Une partie de cet argent servirait à payer
le meunier, une autre partie à l’entretien du moulin. Le solde
suffirait à octroyer des micro-crédits pour les cultures
maraîchères, l’élevage des poules, des chèvres, etc.
Le niveau économique repose sur les femmes !
Notre séjour s’est bien terminé, grandement enrichi par les conditions
que nous avons vécues, souvent très difficiles. Nous avons approché la
misère des familles, senti notre impuissance face à la souffrance, à la
recrudescence de maladies en ce début de saison des pluies et la
précarité des soins, compris la rudesse du travail de ces hommes et ces
femmes sous un soleil de plomb, mais surtout,
nous avons saisi la volonté, l’espoir et la reconnaissance d’un peuple prêt à tout pour survivre…
Mary Elen Chesaux et Nicole Julen
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