Rapport
d’activités du dispensaire d’Am Sénéna
Novembre
2012
Le
travail au dispensaire d’Am Sénéna continue en étant apprécié
par la population, cela correspond à un réel besoin. Comme
l’hôpital de Guinébor (à 3 km d’ici) fonctionne bien, les gens
ont vite appris à discerner quels cas de maladie peuvent être
traités à Am Sénéna à moindre coût, et pour quelles maladies il
faut aller à l’hôpital. Je suis très reconnaissante pour la
bonne collaboration avec eux, en cas d’urgence ou de cas grave, je
peux toujours leur référer les malades ou leur demander conseil, ce
qui est une grande aide pour moi.
Cette
année, la saison des pluies a été très bonne, il a beaucoup plu,
et il y a eu de ce fait beaucoup de cas de paludisme grave, et une
grande partie des consultations
curatives
des derniers mois était lié au paludisme. A part cela, il y a
toujours les cas habituels de diarrhée, problèmes respiratoires,
fièvres, ainsi que tous les problèmes dermatologiques, boutons
infectés, abcès, démangeaisons, teigne,… sans oublier les
blessures et brûlures.
J’essaie
de dispenser des conseils
aux mamans
pour la nutrition de leurs enfants et je leur vends de la farine de
bouillie enrichie à base de mil, haricot et arachides, que beaucoup
de gens viennent acheter. Pour les vaccinations,
c’est parfois une épreuve de force car beaucoup de femmes ne
vont pas faire vacciner leurs enfants, bien que ce soit gratuit dans
les centres de santé publics : alors, la seule solution que j’ai
trouvée, c’est de soigner les petits bébés de moins de 2 mois,
puis de leur conseiller d’aller faire vacciner leurs enfants, et la
fois suivante, s’ils ne sont pas vaccinés, pas de soins ! Je
sais, c’est une méthode un peu rude et c’est du chantage, mais
je n’en ai pas trouvé d’autre qui marche…
Il
y a régulièrement des urgences
que nous soignons en tout temps, des blessures, des coupures à cause
d’un couteau qui a dérapé en préparant la cuisine ou un petit
enfant qui s’est accaparé du couteau de cuisine, des pieds blessés
par la houe durant les travaux des champs,… et comme les gens
commencent à avoir l’habitude qu’on soigne les blessures tout de
suite, ils perdent un peu l’habitude de mettre toutes sortes de
choses sur les plaies, comme du dentifrice, de la poudre de tomate
séché, du thé,…
Un
service qui est apprécié aussi par la population est l’ambulance :
nous conduisons les femmes enceintes à l’hôpital pour
l’accouchement, ainsi que les personnes gravement malades.
Au
niveau des médicaments,
cette année, j’ai trouvé tout ce dont j’avais besoin au niveau
de N’Djaména, soit à la pharmacie régionale (qui approvisionne
les centres de santé), soit chez un distributeur pharmaceutique
privé, soit dans des pharmacies en ville. Vous trouverez un détail
des dépenses pour les médicaments en annexe, les factures vous ont
déjà été envoyées.
Au
niveau du personnel
du dispensaire, cette année, j’ai fonctionné seule puisque la
femme qui m’aidait jusque là a quitté. Une personne qui est en
train de finir sa formation d’agent technique de santé m’a
demandé s’il était possible de venir travailler avec moi
lorsqu’elle aura fini sa formation et je verrai encore plus
concrètement avec elle. J’envisage de venir en Europe pour
quelques mois à partir du mois de mars 2013. Nous sommes encore en
train de voir pour le remplacement, les autres fois lorsque j’étais
en France, il y avait beaucoup d’abus de la part des malades, il
faudra donc bien réfléchir pour préparer et organiser les choses.
Anne Lacombe, qui est infirmière et est arrivée dans notre équipe
en août avec sa famille réfléchit à la possibilité de prendre la
relève, mais rien n’est encore sûr, je vous tiendrai au courant.
De toute manière, les urgences seront assurées par les Moser, ainsi
que le service d’ambulance pour conduire les femmes enceintes à
l’hôpital.
Un
grand merci à Raid Afrique Développement pour votre aide précieuse
et la bonne collaboration. Nous en sommes très reconnaissants.