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Accueil//Chroniques du Tchad
Nouvelles de 2000 25/08/2005 - Lu 2086 fois


Abéché, décembre 2000

Nous avons vu une partie des orphelins avant le Ramadan et nous étions très encouragées de trouver certains bébés très gros, bien portants et presque tous en bonne santé. Bien sûr, l'accueil dans les familles est toujours aussi chaleureux et les gens sont très reconnaissants pour le lait qu'ils reçoivent. Souvent, des gens nous disent " regardez comme il va bien et c'est aussi grâce à vous, parce que sans votre lait, il n'aurait pas survécu!".
Lors d'une sortie, Doris a eu une idée de l'ingéniosité des gens: comme certains habitaient bien loin, il leur était difficile de venir à Abéché et le biberon du bébé s'était cassé. Alors, dans une famille, ils ont pris une bouteille de coca et y ont adapté une tétine et voilà le nouveau biberon de l'orphelin! Bien sûr, c'était assez difficile à nettoyer, alors le bébé buvait un mélange de lait frais et de lait caillé! Mais il a bien supporté et était en pleine forme. Ailleurs, c'était mieux encore: ils ont pris une boite de lait et ont percé le couvercle métallique pour pouvoir y passer la tétine, ils ont rajouté un joint à l'aide d'un sachet de plastique enroulé et voilà le nouveau biberon de brousse, pratique, économique, hygiénique, ... A l'inspection (où rien n'échappe à l'œil perçant de Doris), le "biberon" était nickel! Comme quoi, quand on n'a pas de pétrole -et même quand on en a- on a des idées et des bonnes idées! Voilà pour la petite histoire. Agathe

News de l'automne 2000

Un problème de transmission nous a empêché d'éditer plus tôt les lignes qui suivent. Ce témoignage est cependant tellement poignant qu'il mérite une publication, même tardive! 
Ici, l'équipe se porte bien, mais la situation autour d'Abéché n'est pas facile à cause des prix très élevés du mil cette année. Hier par exemple, la famille d'un enfant orphelin est venue me voir, disant qu'ils avaient faim, n'ayant rien mangé depuis la veille. Lorsque je leur ai présenté du pain avec de la sauce, les enfants se sont jetés sur la nourriture, visiblement affamés... C'est dur de voir de telles situations, où notre aide n'est que ponctuelle, avec un repas ou un peu de mil pour quelques jours. Et la prochaine récolte est encore bien loin (novembre -décembre)! Voilà un peu la situation actuelle...
C'est sur cette note un peu difficile que je vous laisse en vous transmettant toutes nos salutations pour tout le comité RAD.
Agathe Burrus.


Ce matin, Aziza a mis son beau voile et s'est mise en route pour aller au grand marché avec sa voisine. 



Elle a beaucoup de courses à faire car il lui faut acheter tous les ingrédients pour préparer un bon repas ce soir, un repas pas comme tous les jours, un repas de Ramadan. Elle cherche de la farine pour faire des beignets, du blé pour préparer une bonne bouillie, du riz, de la viande, de l'huile, sans oublier les épices qui vont relever tous ces bons plats, et du mil pour préparer les crêpes épicées qu'on mettra dans l'eau pour rompre le jeûne. Elle attache ses emplettes dans un grand tissu qu'elle porte sur sa tête et s'en retourne vers la maison. Il commence à faire bien chaud et elle doit faire une petite pause de temps à autre. La chaleur torride et sa grossesse expliquent sa fatigue. Il ne lui reste plus que deux mois jusqu'à l'accouchement mais en attendant, faire ses courses relève de l'expédition pour Aziza. Arrivée à la maison, elle dépose sa charge et s'affale sur la natte mais pour quelques minutes seulement car il va falloir se mettre rapidement à l'ouvrage. Sa langue lui colle au palais mais elle ne boira ni ne mangera rien jusqu'au coucher du soleil. Heureusement que sa petite sœur qui vit avec elle a déjà préparé à manger pour ses enfants qui eux ne jeûneront pas. Alors, Aziza et sa sœur se mettent au travail, aidées par ses filles qui sont revenues de l'école. L'une coupe les oignons, la deuxième épluche l'ail, alors que la troisième est déjà partie chercher de l'eau, et Aziza apprécie beaucoup leur aide. Cela prend du temps pour préparer tous ces plats au feu de bois, une marmite posée sur trois pierres. Une bonne odeur s'échappe et les petits viennent goûter ce festin. Maintenant, les ombres s'allongent, le soleil va bientôt se coucher à l'horizon; déjà les hommes sont de retour, plus tôt qu'à l'accoutumée. Son mari qui était en voyage quelques mois est revenu pour le Ramadan, accompagné de son petit frère et d'un lointain cousin qui ira au lycée à Abéché. Et puis, il y a aussi le vieux grand-père et un de leurs voisins qui sont là, sur la natte. Enfin, la voix tant attendue du muezzin retentit dans tout le quartier: "Allah hou akbar!." (Dieu est le plus grand). 


Les uns après les autres, ils font leurs ablutions, puis s'inclinent pour la prière, tournés vers l'Est, en rangée derrière le grand-père. Et maintenant, de l'eau! Depuis 5 heures du matin, ça fait long. Après s'être désaltérés, ils vont savourer la bouillie légère et plus tard le reste du repas. Allongés sur la natte, les hommes mangent et sirotent leur thé tout en causant joyeusement. Aziza aussi a mangé avec sa sœur et les enfants, un peu à l'écart dans la cour. Les enfants commencent à s'assoupir sur la natte, les discussions du côté des hommes se font plus faibles. Aziza retourne à la cuisine pour finir de préparer ce qu'ils prendront avant le lever du soleil.


La nuit est déjà bien avancée quand enfin, elle peut elle aussi s'allonger et s'endormir. Jusqu'à l'appel à la prière de trois heures du matin. Mais demain, c'est sa sœur qui ira au marché pour elle. Et quand je lui dis que ce n'est pas facile pour elle, elle répond: "C'est vrai, c'est dur, je n'ai presque plus de forces et j'ai peur que mon bébé vienne trop tôt, mais lhamdulillah, Allah karîm! (Gloire à Dieu, Dieu pourvoira!)". Des familles comme celles d'Aziza, c'est la norme ici, et des milliers de gens vont jeûner durant le mois de décembre pour espérer trouver le pardon de leurs péchés et acquérir la faveur de Dieu.Cette année, la saison des pluies fut très mauvaise dans la région d'Abéché. Il n'y a pas de récolte de mil, ni d'arachides et les prix au marché ont atteint des sommets: le prix du sac de mil est presque aussi élevé qu'un
salaire mensuel. Pour beaucoup, trouver la nourriture quotidienne pour la famille est devenu un réel souci et l'avenir reste incertain.

Au niveau de l'équipe, je suis très reconnaissante de voir que nous sommes maintenant au complet. Afin que vous puissiez vous faire une idée, je vais vous présenter brièvement chaque membre de l'équipe: Markus et Marianne Dietter sont les responsables de la station. Outre la supervision de l'Orphelinat, ils suivent le démarrage du travail à Matadjéné (à 200 km au nord-est d'Abéché) et Marianne travaille à la pouponnière. La famille Dietter se compose aussi de Yaëlle (1an) et Manon (4 ans) qui vient de commencer au préscolaire avec les enfants du quartier. Doris Lotz, une infirmière qui travaille à Abéché depuis plusieurs années. Nous nous partageons le travail à la SMI pour les consultations et les visites des orphelins en brousse. Gabriel Yoder, un coopérant engagé surtout au niveau de l'atelier et parmi les jeunes (bibliothèque, club des garçons, volley). Carmen Weise, une infirmière arrivée en octobre qui consacre une grande partie de son temps à l'apprentissage de l'arabe. Alexandre Nussbaumer, le dernier arrivé, fera le bilan du travail agricole à Torani. Et Gilbert et Jacqueline Klopfenstein (représentants de la Mission en France), qui nous donnent un coup de main pour trois mois et seront relayés en Janvier 2001 par Christian et Evelyne Sommer. Nous cherchons toujours un instituteur / une institutrice pour le préscolaire et une infirmière ou sage-femme, avis aux amateurs. A ceux-là s'ajoutent tous nos collaborateurs tchadiens, depuis les femmes qui
balayent la station à celles qui s'occupent des bébés, aux hommes de l'atelier et à l'équipe du préscolaire, ainsi que les familles engagées dans le travail de Torani (dispensaire et développement rural). Tout ce beau monde, c'est l'équipe de l'Orphelinat Bakan Assalam (Lieu de paix).
Les lumières et la musique dans les rues et les magasins vous rappellent certainement chaque jour que Noël approche. Ici, ni neige, ni sapins décorés, ni rien qui puisse nous rappeler l'ambiance de Noël, si ce n'est le
calendrier qui nous l'annonce.


News du 21.06.2000

Chers amis de RAD,
Nous venons de recevoir aujourd'hui les cartons de lait des deux firmes suisses et nous vous sommes très reconnaissants pour toutes les démarches que vous avez effectuées pour obtenir ce lait. Cela nous sera bien utile pour les enfants qui ne supportent pas le lait normal; ils ne sont pas très nombreux (environ 1 à 4 par an ), mais sans ce lait, ils ne pourraient survivre, et nous avons remarqué que s'ils peuvent bénéficier d'un lait spécial pendant les 8-10 premiers mois de leur vie, ils sont tirés d'affaire et supportent ensuite les laits normaux. Alors un grand merci à vous et bon courage pour tout votre travail.
Au nom de toute l'équipe,
Agathe Burrus.

Orphelinat BAKAN ASSALAM
B.P. 24 - ABECHE - Tchad
tel & fax (--235) 69 81 33


News du 14.06.2000

Au début juin, nous avons entrepris différentes démarches pour obtenir le lait spécial 
que l'orphelinat nous demandait pour les enfants prématurés.


Dans des délais relativement courts, nous avons réussi à confier ce lait au responsable français de l'orphelinat qui l'a acheminé au Tchad par la voie militaire postale française en date 
du 8 juin. Nous profitons de cette occasion pour remercier d'ores et déjà les deux firmes suisses 
qui ont collaboré efficacement à cette action.

Mary-Elen Chesaux, Présidente et 
Dr Michel Tonossi, Secrétaire



News du 31.05.2000

Chers amis du RAD,
Merci beaucoup pour vos e-mails et toutes vos démarches concernant les
commandes de lait. Ces laits spéciaux nous conviennent bien et nous sommes reconnaissants que vous ayez
pu trouver cela. Concernant les laits 1er et 2ème âge, la commande
de l'année passée reste valable.
Je reviens d'une sortie en brousse où nous avons été vraiment
encouragés: en novembre, nous avions admis un orphelin qui avait 4 mois
et ne pesait que 2900 gr. Il était vraiment rachitique, car depuis le
décès de sa maman, on ne lui avait donné qu'un peu de poudre de lait
entier, mal dilué de surcroît, car leur village est très loin d'Abéché,
à 4 jours à dos d'âne. Tous les voisins se plaignaient, disant que le
petit hurle toutes les nuits et les dérange beaucoup! Ce soir-là, nous
lui avons donné du lait 1er âge et un biberon et avons montré et
expliqué à la grand-mère comment le préparer. Nous sommes restés dans le
village pour la nuit et le matin, la grand-mère et les voisins étaient
ravis de voir que le petit Haroun était content. Mais il était bien
faible encore et en les quittant, je me suis demandée s'il serait
encore en vie lorsque nous reviendrons... Trois mois plus tard, nous
l'avons retrouvé encore assez maigre, il pesait tout juste 4 kg, mais
semblait être en bonne santé. Nous avons appris à la grand-mère comment
préparer la bouillie et Haroun avait l'air d'aimer ça. Et la semaine
passée, je n'en croyais pas mes yeux en voyant la grand-mère avec un
gros bébé sur son dos. Elle était rayonnante et m'a dit: " regarde ton
fils, tu le reconnais? Il est devenu un homme maintenant! " Il pèse
maintenant 8,5 kg, commence à marcher et est très souriant. Et tout le
village est reconnaissant et content de voir qu'Haroun va bien
maintenant...
Voilà pour quelques nouvelles d'Abéché, je vous transmets toutes les
salutations de l'équipe de l'Orphelinat.
Pour la SMI,
Agathe Burrus et Doris Lotz.

Orphelinat BAKAN ASSALAM
B.P. 24 - ABECHE - Tchad
tel & fax (--235) 69 81 33


Extrait de l'E-mail reçu le 28.4.2000

Chers amis de Raid Afrique, chère Mary-Elen,
J'espère que vous allez bien et que votre association se porte bien aussi. Ici, la saison chaude bat son plein, mais toute l'équipe
va bien. Nous poursuivons nos sorties en brousse pour voir encore une fois tous les enfants avant la saison des pluies qui va
bloquer toute circulation. A la pouponnière, nous avons actuellement assez peu d'enfants, et les prématurés que nous avions pris en
charge sont maintenant rentrés à la maison; il ne reste que la petite Nedjua, qui a 1700 gr et est en bonne santé. Il suffit
d'avoir assez de patience pour qu'elle prenne du poids et aie assez de force pour téter le sein de sa maman.

Chère Mary-Elen, je me permets de te demander un service pour nos enfants orphelins: nous avons de temps à autre des enfants qui ne
supportent pas le lait 1er âge, et qui ont besoin de laits spéciaux. Lors de mon congé, j'avait pris contact avec un fabricant qui nous a fait un don, mais nous avions 3 enfants ayant besoin de ces laits et notre réserve est maintenant épuisée. Grâce à
tes contacts, peut-être pourrais-tu recevoir un peu de ces laits, ou au moins l'acheter à prix coûtant? Si nous devons l'acheter
en pharmacie en France, ça devient pratiquement inabordable, et pourtant, certains enfants ne peuvent être sauvés que
de cette manière... Si nous pouvions avoir au moins 2 cartons de lait pour des enfants présentant une intolérance aux protéines de lait de vache et 2 cartons de lait (pour les intolérances aux protéines de lait de vache et au lactose). Si tu arrives
à nous procurer cela, ça serait une grande aide pour nous. Je t'en remercie d'avance.
Sur ce, je vous remercie de tout coeur pour votre engagement à nos côtés pour venir en aide aux orphelins dans la région d'Abéché.

Recevez les meilleures salutations de toute l'équipe.
A bientôt,
Doris Lotz et Agathe Burrus.

Orphelinat BAKAN ASSALAM
B.P. 24 - ABECHE - Tchad

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